C’est un fait, les turbulences macro-économiques redéfinissent les stratégies d’épargne. A cela, s’ajoute la crise du secteur immobilier, un contexte qui ébranle profondément les conseillers en patrimoine. Et face à la performance pour le moins décevante de divers produits financiers, de plus en plus d’épargnants choisissent de reprendre en main la gestion de leurs investissements. Il y a donc changement de paradigme où, plus que jamais, la valeur ajoutée du conseil en patrimoine est scrutée à la loupe. Pour autant, certains ont bien tiré leur épingle du jeu… Décryptage !
« Certains d’entre eux doivent raser les murs »
Lors du salon Patrimonia, rendez-vous annuel des conseillers en gestion de patrimoine (CGP) à Lyon, l’éclat des coupes de champagne et la délicatesse des sandwiches triangles ne pouvaient masquer les turbulences qui agitent le secteur financier… Dans cet écrin de convivialité, les acteurs majeurs de la finance déploient leurs charmes pour capter l’attention des CGP, ces intermédiaires clés dans la distribution de produits financiers aux épargnants. Mais malgré l’effervescence et l’opulence des mets, certains sujets, potentiellement controversés, restaient discrètement en retrait…
Car il faut savoir que les derniers mois ont vu s’accumuler les épreuves pour les conseillers en gestion de patrimoine : la montée des taux d’intérêt, les secousses du marché immobilier, les craintes d’une récession et les incertitudes planant sur les places boursières compliquent la donne pour les épargnants et, par ricochet, pour ceux qui ambitionnent de leur proposer des véhicules d’investissement. Laurent, CGP basé dans le Val d’Oise, témoigne de cette réalité pour le moins complexe… Autrefois vendeur de fonds immobilier SCPI, gages de rendements stables et d’une plus-value régulière, il observe aujourd’hui un marché chahuté par des forces contraires.
L’année record en souscriptions de SCPI, avec près de 10 milliards d’euros accumulés, semble désormais appartenir au passé. La valorisation des actifs immobiliers subit les contrecoups d’une hausse des taux, mettant en péril la solidité de certains produits phares. Les corrections de valeur, parfois drastiques, et les difficultés de liquidité pour les épargnants désireux de se désengager, posent un véritable dilemme pour les CGP qui, hier encore, préconisaient ces placements.
Dans les allées de Patrimonia, si l’ambiance se veut légère et propice aux affaires, la réalité du marché impose son poids, laissant certains professionnels dans une position inconfortable. « Certains d’entre eux doivent raser les murs », confie un observateur du salon, soulignant l’ampleur du défi auquel le secteur doit désormais répondre.
Les CGP qui tirent leur épingle du jeu
Dans un secteur visiblement en crise, certains CGP parviennent tout de même à s’en sortir, voire à prospérer. C’est notamment le cas des bons résultats de Finzzle groupe qui, dans le sillage d’une année 2022 déjà remarquable, continue sur sa lancée avec un volume d’affaires de 1 445 millions d’euros. Stellium Placement illustre aussi cette dynamique positive, en affichant un bilan record pour 2023, avec une collecte en hausse de 22 % par rapport à l’année précédente et un encours conseillé s’élevant à 2 150 millions d’euros. Les SCPI se distinguent particulièrement, confirmant leur place de choix dans les stratégies d’investissement des Français, suivies de près par les contrats d’assurance-vie et de capitalisation, qui continuent également de gagner du terrain.