Aussi complexe que fascinant, le monde de l’économie suscite bien des débats, au premier rang desquels la notion de richesse. C’est le cœur de la thèse de « La Richesse des Nations », le grand classique macro-économique signé Adam Smith. Comment les nations et les entreprises créent-elles de la valeur ? Et comment cette valeur est-elle quantifiée ? La réponse avec Frédéric Bonan !
Qui sont les acteurs de la production de la richesse ?
D’emblée, démystifions un mythe à la peau particulièrement dure : non, la création de richesse n’est pas l’apanage exclusif des entreprises. Certes, ces dernières jouent un rôle central dans la création de valeur, mais il existe aussi d’autres acteurs qui prennent part à ce processus. Si les entreprises, privées ou publiques, sont responsables d’une production marchande, il ne faut en aucun cas ignorer les administrations publiques qui produisent aussi des richesses, en offrant des services essentiels comme l’éducation, la santé et la sécurité. Attention toutefois à ne pas confondre les administrations et les entreprises publiques qui, bien qu’appartenant à l’Etat, ont une production marchande.
Il ne faut pas non plus oublier le secteur de l’économie sociale et solidaire, qui englobe un large éventail de producteurs, notamment les associations, coopératives, mutuelles et fondations. Et si certains d’entre eux ont une production marchande, tous partagent des valeurs communes de solidarité et poursuivent des missions d’intérêt général.
Production marchande VS Production non marchande
Vous l’aurez certainement compris à ce stade, la création de richesses peut prendre différentes formes. Dans le détail, on parle de production marchande dès lors qu’il s’agit de biens et services destinés à être vendus sur un marché pour réaliser des bénéfices. En revanche, la production non marchande concerne les biens et services offerts gratuitement ou à un prix bien inférieur à leur coût de production. C’est notamment le cas des services de santé fournis par un hôpital public, taxés de « non marchands » car ils sont offerts gratuitement à la population, ou du moins à un coût très réduit.
Quid des coûts de production ?
On parle ici des fameux facteurs de production car, pour produire des biens et services, les entreprises doivent naturellement prendre en compte divers éléments, au premier rang desquels les ressources naturelles, le travail, les machines, la technologie… Objectif : arriver à un niveau de production optimal tout en minimisant les coûts, permettant d’assurer l’efficacité et de maximiser les profits.
Mesurer la création de richesses
Venons-en à la question qui nous intéresse : comment mesure-t-on les richesses ? Cela passe par des indicateurs économiques, notamment le chiffre d’affaires d’une entreprise, représentant la valeur totale des biens et services vendus. Cela dit, pour comprendre la véritable valeur créée, on préférera se référer à la valeur ajoutée, obtenue en soustrayant les consommations intermédiaires de la production totale.
Le PIB : un indicateur clé
Indicateur macro-économique de référence, le produit intérieur brut (PIB) mesure la richesse à l’échelle d’un pays, calculé en additionnant les valeurs ajoutées créées pendant une année. Gardez toutefois à l’esprit que bien qu’il permette d’évaluer la croissance économique d’un pays donné, le PIB présente quelques limites, par exemple en ne tenant pas compte des activités domestiques, du bien-être des habitants, de la destruction de l’environnement ou encore des inégalités entre les individus.