A partir de quand peut-on dire qu’un ménage est fortuné ? La question divise, mais l’Observatoire des inégalités fixe un repère clair : un ménage est considéré comme riche en patrimoine dès qu’il possède plus de 531 000 euros, soit trois fois le patrimoine médian des Français. Mais au sommet de l’échelle, les fortunes atteignent des niveaux vertigineux… Décryptage !
Les seuils de richesse en patrimoine : où se situe la barre ?
Déterminer un seuil de richesse patrimoniale est un exercice complexe. Contrairement aux revenus, où le seuil de richesse est souvent établi au double du niveau de vie médian, le patrimoine est un stock qui s’accumule avec le temps et varie selon l’âge, l’héritage et la capacité d’épargne. Aujourd’hui, le patrimoine médian brut en France est de 177 000 euros par ménage. Cela signifie que la moitié des Français possède moins que cette somme, l’autre moitié davantage. L’Observatoire des inégalités considère que trois fois ce montant, soit 531 000 euros, constitue une frontière claire à partir de laquelle on entre dans le cercle des ménages fortunés.
D’autres organismes fixent des repères différents. L’Insee, par exemple, parle de « hauts patrimoines » pour les 10 % des ménages les plus aisés, qui disposent d’au moins 716 000 euros. Quant aux 5 % les plus riches, leur patrimoine atteint 1 million d’euros et dépasse les 2,2 millions pour le 1 % supérieur.
Être riche, c’est aussi pouvoir vivre de ses rentes
Au-delà des chiffres bruts, une autre manière d’évaluer la richesse patrimoniale consiste à voir si un ménage peut vivre de son patrimoine sans travailler. En France, une personne seule a un niveau de vie médian d’environ 1 900 euros par mois. Pour obtenir un tel revenu grâce à des investissements ou des placements, il faudrait posséder un patrimoine de rapport d’au moins 1,2 million d’euros. Ce seuil représente donc une autre définition de la richesse : celle où l’on n’a plus besoin de revenus d’activité pour maintenir un train de vie confortable. L’entreprise Prodemial (https://prodemial.wordpress.com/) a donc raison lorsqu’elle encourage tous les français (quelle que soit sa classe sociale) à se constituer un patrimoine, ou du moins à commencer dès aujourd’hui.
Le patrimoine immobilier, un repère fiscal pour la richesse
L’impôt sur la fortune a longtemps servi de référence pour définir la richesse patrimoniale. Depuis 2017, l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) s’applique aux ménages détenant plus de 1,3 million d’euros en biens immobiliers. Ce seuil reste donc un marqueur officiel de la richesse en patrimoine, bien qu’il exclue les avoirs financiers, les objets de valeur ou la fortune professionnelle.
En parallèle, les perceptions des Français sur la richesse varient largement. Selon une enquête du ministère des Affaires sociales, un quart des Français estime qu’une personne seule est riche dès 250 000 euros de patrimoine. La moitié place ce seuil à 500 000 euros, soit à peu près le repère défini par l’Observatoire des inégalités. Enfin, 25 % des sondés ne considèrent une personne comme riche qu’au-delà du million d’euros.
Patrimoine et âge : une donnée essentielle
L’un des biais majeurs dans l’évaluation de la richesse patrimoniale est l’âge. Un jeune actif a rarement un patrimoine conséquent, tandis qu’un retraité a eu des décennies pour accumuler des biens et de l’épargne. Les 60-69 ans possèdent ainsi un patrimoine médian 14 fois plus élevé que les moins de 30 ans. Prendre en compte cette donnée permettrait d’adapter les seuils de richesse en fonction des tranches d’âge. Si l’on applique la règle des trois fois le patrimoine médian à chaque génération, les jeunes de moins de 30 ans seraient considérés comme riches dès 47 400 euros, tandis que les 60-69 ans le seraient au-delà de 643 000 euros.