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« Eviter tout risque de conflit d’intérêts dans le cadre de l’étude par le groupe Casino de la proposition de EP Global commerce et de ne gêner en aucune façon les travaux du conseil d’administration ». C’est le motif invoqué par le représentant de Fimalac, en présentant sa démission à effet immédiat de son poste d’administrateur du groupe Casino. La société de Marc Ladreit de Lacharrière, actionnaire à 2,6 % de Casino, prend donc position, à l’heure où une conciliation doit débuter sous peu, dans le cadre du projet d’augmentation de capital du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, auquel est associé Fimalac.

L’avenir de Casino en jeu

Nous vous le disions, Fimalac s’est retirée de son siège au conseil d’administration du groupe Casino, prenant parallèlement position dans l’offre d’augmentation de capital du distributeur. Casino qui, rappelons-le, est endetté à hauteur de 6,4 milliards d’euros à fin 2022 (dont 4,5 milliards sur son activité France). Précisons que ce n’est pas le président de Fimalac qui y siégeait depuis maintenant 3 ans, mais son directeur général Thomas Piquemal, ancien directeur financier d’EDF. En tout état de cause, le fondateur de Fimalac a résolument pris ses distances avec l’enseigne et son PDG Jean-Charles Naouri. Motif invoqué : éviter tout risque de conflit d’intérêts à l’heure où deux projets de reprises sont en cours d’étude.

Alors que Daniel Kretinsky, milliardaire tchèque, propose une augmentation de capital de 1,1 milliard d’euros pour sauver l’enseigne des dettes, Teract souhaite fusionner ses enseignes (Boulangerie Louise, Jardiland…) avec celles du groupe Casino, notamment Franprix et Monoprix. Aux dernières nouvelles, Fimalac pencherait plutôt pour le projet de l’homme d’affaires tchèque, qui lui avait d’ailleurs proposé de se joindre à lui en injectant la somme de 150 millions d’euros.

Fimalac soutient Daniel Kretinsky

La sortie de la société de Marc Ladreit de Lacharrière du conseil d’administration de Casino est lourde de sens. En effet, ce revirement stratégique va certainement peser sur l’avenir de l’enseigne. Pour rappel, Marc Ladreit de Lacharrière a été le premier à aider son vieil ami, Jean-Charles Naouri, à financer la création de son groupe Euris dans les années 1990. Rebelote en 2019, où il est intervenu pour l’aider à rembourser des produits financiers auprès de la Société Générale, en investissant 230 millions d’euros dans la société personnelle de Naouri, Rallye.

Par ailleurs, à l’heure où le PDG de Casino était en pleine négociation avec Daniel Kretinsky, il s’est allié à Marc Ladreit de Lacharrière. Dès lors, ce dernier s’est retrouvé avec 9 % des actions de Rallye, prenant ensuite 2,5 % du groupe Casino et devenant administrateur, en soutien à son ami. Mais il faut rappeler que les actions de Casino à l’époque étaient cotées à 23 euros, contre moins de 7 euros aujourd’hui.

Rappelons également que Fimalac soutient activement le projet d’augmentation de capital du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, bien que Casino privilégiait plutôt l’offre de Teract. Après donc avoir pris ses distances avec Casino en se retirant du conseil d’administration, il apparait que Marc Ladreit de Lacharrière ne suit plus son vieil ami, à l’heure où une conciliation doit s’ouvrir incessamment.