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L’assurance-vie française enregistre en 2020 une décollecte historique. Effectivement, L’Association française d’épargne et de retraite (Afer) a annoncé un taux net de gestion de 1,70 % pour son fonds en euros. En 2019, son pourcentage était de 1,85 % alors qu’il atteignait 4,42% en 2007.

Une baisse prévisible, conséquence d’une année atypique où les Français ont privilégié l’épargne de précaution (liquidables, mobilisables très rapidement en cas de problème (baisse de revenus, perte d’emploi …).

Baisse des taux d’intérêt

Le support d’épargne préféré des Français, dont l’encours avoisine les 1 800 milliards d’euros, s’avère de moins en moins rentable.

Les fonds en euros étant garantis par l’assureur, celui-ci ne peut les placer que sur des actifs jugés fiables, comme les obligations d’État qui en temps normal comptent déjà parmi les placements les moins rémunérateurs. Les assureurs sont eux-mêmes sujets à des taux d’intérêt très bas des banques centrales qui tentent de soutenir l’activité depuis la crise financière de 2008.

Sur le terrain

Les assureurs mettent en place des mesures pour inciter les épargnants à verser sur les unités de compte, supports pour lesquels le capital n’est pas garanti et qui s’adressent à une clientèle plus patrimoniale.

Selon la Fédération française de l’assurance (FFA), les unités de compte sont aujourd’hui le support de 30 % des encours.

Dans ce contexte d’incertitude les épargnants préfèrent garder leur argent sous la main : sur le livret A et le livret de développement durable et solidaire (LDDS).

L’assurance vie perd peu à peu ses atouts d’épargne « populaire » pour évoluer vers une épargne plus patrimoniale.

Comment l’AFER réagit face à cette déconvenue ?

Malgré les chiffres alarmants, Gérard Bekerman, président de l’Afer depuis 2007 a fait part de sa confiance envers les fonds garantis en euros. Dans une récente déclaration, il a précisé que les fonds garantis en euros « ont apporté un demi-siècle de satisfaction ». Il a ajouté également que le comportement des assureurs était déplorable. Selon lui, ces derniers imposent aux épargnants les unités de compte, qui normalement doivent rester un choix qu’ils doivent eux-mêmes faire.

L’association qui compte désormais 756 000 adhérant et un encours de 54,4 milliards d’euros, compte sur une prochaine reprise de confiance en l’assurance vie comme dispositif d’épargne efficace. Bien entendu, elle a un rôle à jouer à ce niveau ! Des mesures incitatives peuvent en effet être mises en place afin de rassurer davantage les épargnants sur la pérennité de leur placement en assurance vie.

De leur côté, plusieurs assureurs insistent sur le fait qu’ils ont géré de manière optimale la crise sanitaire du Covid-19, et que la baisse de l’épargne « assurance vie » n’est pas de leur ressort. Bien au contraire ! Ces compagnies d’assurances ont en effet mis en place plusieurs dispositifs visant à protéger les assurés et favoriser la relance économique des TPE et PME.

Dans nos prochains articles, nous analyserons plus en profondeur les indicateurs de l’assurance vie en 2021. Une année qui sera marquée par une reprise économique et donc par une reprise des placements des consommateurs sur différents dispositifs, dont l’assurance vie fait partie.