Selon Maître Cheng Yen, « L’argent est un outil. Avec lui, on peut faire beaucoup de choses. A part le fait d’être un outil, l’argent n’est rien ». L’argent est un sujet omniprésent dans nos sociétés, à des degrés différents selon les cultures ou croyances. Il est souvent à l’origine de réactions et pulsions instinctives, parfois irrationnelles que tentent de déconstruire les traditions bouddhistes comme la Soka Gakkai, le bouddhisme de Nichiren ou les traditions bouddhistes mahayana tibétaines ou indiennes.
L’argent comme bouclier protecteur dans nos sociétés contemporaines
L’argent fait souvent figure d’élément protecteur, en cela qui représente un moyen de lutter contre l’incertitude, la peur. Les sociétés modernes l’assimilent ainsi bien souvent à la sécurité pour couvrir les besoins contemporains, comme le logement ou l’alimentation. Maître Cheng Yen explique à ce sujet que « quelqu’un doit savoir comment utiliser l’argent qu’il gagne, s’il ne sait pas comment l’utiliser, c’est son argent qui l’utilisera ».
L’argent assurerait donc nos besoins matériels. Il existe ainsi un réel pouvoir de l’argent sur nous. Et pourtant…
Développer sa richesse intérieure pour se libérer de l’ « avoir »
L’argent n’a pas d’existence. Il représente un échelon de valeur, une sorte de convention pratique. Prenons l’exemple des moines bouddhistes ou encore des frères ou des nonnes : ils ont fait le choix de renoncer à l’argent, en s’appuyant sur leur communauté et leur philosophie de vie.
Dans le bouddhisme, le lâcher-prise est enseigné : l’important est ainsi de devenir conscient de ce qui nous entoure et notre seule protection est notre voie intérieure. Il n’existe rien qui puisse nous protéger de certaines étapes de la vie (la vieillesse, la mort, la maladie…), ni même l’argent.
L’argent est la représentation utopique de l’avoir. Plus on veut « avoir », moins il y a d’ « être ». Pourtant, plus la richesse intérieure est grande, moins les richesses extérieures sont importantes…
Mais l’argent en tant que tel n’est pas un ennemi
En effet, si l’argent en tant que possession peut influer de manière extrêmement négative sur nos comportements (encourageant parfois notre égoïsme ou certains traits de caractère peu flatteurs), il est également un outil qui nous permet d’exprimer notre compassion comme le soulignent de nombreuses traditions bouddhiste (Soka Gakkai Internationale, bouddhisme tibétain…).
On reproche parfois à ces traditions leur utilisation de l’argent en leur opposant que le bouddhisme ne devrait pas posséder ou, à tout le moins, manipuler autant d’argent alors que justement, le fait d’utiliser cet argent pour de nobles causes (à l’instar des associations humanitaires) donne tout son sens à la valeur de l’argent.
L’argent en tant que possession n’est rien. L’argent en tant qu’outil est tout.