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Se lancer dans les SCPI, ou Sociétés Civiles de Placement Immobilier, c’est miser sur un placement immobilier collectif qui séduit de plus en plus d’épargnants. Accessible, diversifié et souvent rentable, ce produit appelé « pierre-papier » allie simplicité et potentiel de rendement, tout en évitant les contraintes de gestion locative. Pour autant, les SCPI apportent aussi leur lot de risques. Le point sur le sujet avec Joris Dutel !

Un concept taillé pour les investisseurs prudents et audacieux

Une SCPI fonctionne sur un modèle simple : des épargnants achètent des parts et confient leur argent à une société de gestion qui s’occupe d’investir dans un portefeuille de biens immobiliers (bureaux, commerces, résidences). Chaque associé perçoit des dividendes proportionnels à ses parts, issus des loyers collectés. Bref, il s’agit d’un mécanisme qui permet de mutualiser les risques, tout en offrant des revenus potentiels réguliers.

Qui plus est, la véritable force des SCPI réside dans leur capacité à diversifier, car au lieu de concentrer vos investissements sur un seul bien, vos parts sont réparties sur plusieurs actifs et locataires. Résultat ? Moins de dépendance à un marché local ou à un secteur unique.

Des rendements attractifs, mais pas garantis

En 2023, les SCPI affichaient un rendement moyen de 4,52 %, un chiffre qui fait pâlir d’envie les livrets d’épargne classiques. Toutefois, cet attrait s’accompagne d’une réalité incontournable… le capital n’est pas garanti ! La performance des SCPI dépend du marché immobilier et de la qualité de la gestion des actifs. Les locataires qui ne paient pas, les immeubles vacants ou une mauvaise conjoncture économique peuvent impacter vos gains.

De plus, les frais ne sont pas négligeables : comptez entre 8 % et 10 % de frais de souscription, auxquels s’ajoutent des frais annuels de gestion oscillant entre 0,6 % et 1 %. Ces coûts, bien qu’invisibles au départ, pèsent sur la rentabilité nette.

Un produit taillé pour le long terme

Il faut savoir que les SCPI s’adressent avant tout aux épargnants patients. Pour amortir les frais initiaux et profiter pleinement de leur potentiel, il est conseillé de conserver vos parts au moins 8 à 10 ans, une durée qui permet aussi de lisser les éventuelles fluctuations du marché immobilier. Par ailleurs, l’investissement peut se faire de différentes manières : au comptant pour percevoir des revenus immédiats, à crédit pour profiter de l’effet de levier ou encore en nue-propriété pour optimiser la fiscalité. Chaque option a ses avantages et doit être alignée avec vos objectifs patrimoniaux.

La fiscalité : un levier ou un frein

Les revenus des SCPI se divisent en deux catégories : les revenus fonciers, issus des loyers, et les revenus financiers, générés par des placements temporaires. Les premiers sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (17,2 %). Si vos recettes dépassent 15 000 € annuels, le régime réel s’applique, vous permettant de déduire certaines charges comme les intérêts d’emprunt. En dessous, le régime micro-foncier offre un abattement forfaitaire de 30 %.

Les plus-values réalisées lors de la revente des parts ou des biens détenus par la SCPI sont également imposées, mais bénéficient d’abattements progressifs selon la durée de détention. Pour les investisseurs soucieux de leur fiscalité, certaines SCPI fiscales (Pinel, déficit foncier) offrent des avantages spécifiques, comme la réduction d’impôt.

Les risques à ne pas négliger

Si les SCPI affichent une stabilité rassurante, elles ne sont pas sans risque. L’absence de garantie sur le capital, la variabilité des rendements et la dépendance au marché immobilier sont autant de facteurs à prendre en compte. Investir dans une SCPI mal gérée ou trop concentrée géographiquement peut rapidement virer au casse-tête. De plus, la liquidité des SCPI, bien qu’améliorée avec les SCPI à capital variable, reste limitée. Revendre ses parts peut prendre du temps, surtout sur un marché secondaire peu actif.