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La question qui se pose réellement est celle de savoir si l’après Pinel se fera avec ou sans les particuliers. A ce jour, tout laisse à penser qu’il se fera sans eux. C’est en tout cas la piste sur laquelle se penche un rapport remis au Parlement à la mi-juin, qui propose d’inciter les investisseurs institutionnels à financer le logement intermédiaire en lieu et place des particuliers. Cela dit, ceux-ci peuvent continuer à bénéficier du dispositif Pinel jusqu’au 31 décembre 2022, tout en profitant de taux de crédit immobilier bas.

Le dispositif Pinel coûte cher à l’Etat français

Le constat est sans équivoque : Pinel est un dispositif coûteux pour l’Etat. Rien qu’en 2021, il lui a coûté 1,2 milliard d’euros ! Rappelons que le Pinel n’est pas le premier essai des autorités publiques en matière d’incitation au financement de biens neufs à destination du logement intermédiaire (à mi-chemin entre le logement social et le parc locatif privé). Il a en effet été précédé par le dispositif Méhaignerie en 1984, puis le Périssol, le Besson, le Robien, le Borloo, le Scellier et le Duflot, avant d’être introduit en 2015. Rappelons également que Pinel offre une réduction d’impôt sur le revenu de 12 à 21% du prix du logement aux particuliers (en fonction de la durée de mise en location comprise entre 10 à 12 ans), ce qui explique son coût exorbitant pour l’Etat. Concrètement, le coût par logement est chiffré à 38 000 euros par le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD).

Place aux investisseurs institutionnels

Nous vous le disions, il est probable que les particuliers soient remplacés par les investisseurs institutionnels dans le cadre de l’après Pinel. La proposition émane de l’IGF et du CGEDD, qui milite pour accorder le financement des logements intermédiaires dans le neuf aux banques, assurances, fonds de pension, SICAV ou encore les caisses de retraite. Signalons que ces investisseurs institutionnels montrent une vraie appétence pour l’immobilier résidentiel, surtout dans un contexte où les bureaux sont moins porteurs depuis la crise sanitaire. Pour l’Etat, ce choix justifie par un coût moindre, qui ramènerait le soutien par logement à 28 000 euros au lieu de 38 000 euros actuellement. De plus, les investisseurs institutionnels pourront prendre en charge la totalité du besoin en logements intermédiaires : 50 000 par an.

Particuliers : c’est le moment ou jamais pour profiter du Pinel

Les particuliers ont tout à gagner en profitant du dispositif Pinel tant qu’il est toujours disponible. En se dirigeant vers cet investissement locatif défiscalisé, ils peuvent profiter pleinement de la réduction d’impôt. Rappelons que celle-ci va progressivement baisser à partir du 1er janvier 2023, passant à 10,5% sur 6 ans, 15% sur 9 ans et 17,5% sur 12 ans. En 2024, une nouvelle baisse sera appliquée, la réduction d’impôt passant à une fourchette comprise entre 9 et 14%. De l’avis de Financière Magenta, l’autre raison de profiter dès à présent du dispositif Pinel concerne les taux bas du crédit immobilier, qui participent à l’accessibilité de l’investissement dans le neuf, avec un taux moyen de moins de 1% sur 20 ans.